L’ARTISTE, C’EST CELUI QUI…

 

L’artiste,
c’est probablement
celui qui ne comprend pas
des raisons de ce qui lui arrive
pendant que
ce qui lui arrive
appartient au genre des choses
pour un humain “statistique”
trop inimaginables,
trop hallucinantes,
trop cruelles,
trop infernales.

Le genre des choses
dont un humain moyen
dit habituellement:
– “C’est trop fort”
et encore plus probablement:
– “Ça N’EXISTE PAS, c’est impossible”.
…Dès que l’on comprend ce “pourquoi”,
et dès que tout ce qui a eu lieu,
ainsi que tout ce qui nous entoure
ne peut plus se regarder sur le niveau
sur lequel il était regardé précédemment
(le niveau de la vision de l’humain “statistique”,
donc aveuglé), on pourrait arrêter
tous les cris de la rébellion
(qui signifient toujours qu’en dehors de nous
il se trouve quelqu’un ou quelque chose
de plus grand, de plus fort,
de plus puissant que nous,
nous sommes
ainsi que l’est notre capacité
de comprehension
de ce qui est en train de se passer
et qui – contre notre gré
et comme si en envie de tuer
tout ce que nous sommes –
avait lieu depuis toujours:
en continuant de jouir
jusqu’à la victoire
– de qui…? –
de la possibilité perverse
de décider
de nos sorts)
…et cesser
toute la création.
On s’est montré victorieux après toutes les agressions,
après toutes les tentatives de la prise du pouvoir
sur nos âmes, sur nos corps et sur nos esprits.
…Mais à part de se montrer victorieux
– ce qui est dans tout cela encore une chose la plus facile –
on a guéri des conséquences,
on a amortisé le karma,
on a dit “adieu” aux séquelles du passé.
On se rend compte à présent
que tout ce qu’on a crée,
tout ce dont on a crié,
tout ce dont on a parlé,
n’a plus d’une raison d’être.
Ou qu’au moins, tout devrait être refait,
récrée à l’autre façon:
puisque les sources de toute chose
se trouvent plus loin
et plus profondément encore
que le positionnement des raisons
les plus proches.
En plus, en simultané,
il s’avère que de ce qu’on a découvert
on n’est pas censé de parler forcement
ni – autant moins – précisément
(puisque la situation étant valide aussi en passé
se répète aussi là:
personne ne comprend de ce de quoi on parle;
seulement là… on n’a plus besoin que quiconque nous comprenne)
et que – quant à cette chose-là
on n’a nul besoin de la montrer sur scène
puisque la chose…
la dépasse.
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…Mais est ce qu’on peut arrêter donc:
d’être artiste…?
…Laisser derrière toi ce qui t’a fait créer et crier,
laisser,
comme si ton expérience
n’avait jamais existé…?
Comme si tu ne savais pas
aujourd’hui
de ce que
– tout même –
tu as dû savoir
à l’occasion de ton voyage
et (encore pire)
de le connaitre…?
…On le peut, probablement:
puisque l’on peut faire désormais
tout ce qu’on veut.
…Mais ça,
peut-on le vouloir vraiment…?
…La vraie création,
c’est seulement après sortir de l’enfer,
qu’elle peut se faire.
Avant, il n’y a que les combats:
ceux admirés autant par ceux qui ne les ont jamais vécu
et qui n’ont jamais dû être les guerrier(e)s.
Avant, il n’y a que les hurlements,
le sang qui coule de l’âme.
Les scènes n’ont plus d’importance,
on a tout ce qui se passera
dans son intérieur.
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BALLADYNA↑WITCH ➸ PARIS, AVRIL – MAY 2017.